Une Monnaie Locale Complémentaire et Citoyenne (MLCC) vient en complémentarité de la monnaie nationale pour accélérer et dynamiser les échanges économiques locaux. Elle est créatrice de lien social, en cristallisant la volonté partagée d’acteur·ices d’un territoire de favoriser, par leurs actes d’achat, le développement local.

Les exemples de monnaies ‘’différentes’’ ne manquent pas :

• les titres de service (chèques déjeuner, ticket restaurant, chèques-vacances, etc.) qui augmentent le pouvoir d’achat de l’utilisateur·ice
• les cartes de fidélité, les miles aériens, qui captent une clientèle sur le long terme
• les monnaies alternatives basées sur le temps (Systèmes d’Échange Locaux), axées sur le lien social de proximité.

Les MLCC comme la Pive ont pour ambition d’inciter les consommateur·ices à donner du sens à leurs achats en favorisant l’économie locale, et à créer une dynamique collective grâce à la constitution d’un réseau solidaire de professionnel·les pour qui La Pive est une mise en dialogue, un moyen de coopérer.

La Franche-Comté est une terre d’innovation sociale, riche d’histoire coopérative et mutualiste. La Pive s’inscrit dans cette tradition avec pour objectif de mieux stimuler la richesse créée par les Francs-Comtois·es en la faisant recirculer sur le territoire qui l’a générée. Elle a vu le jour sous l’impulsion d’un collectif de citoyen·nes. Le projet s’est concrétisé en 2014 avec la création d’une association dédiée qui a la volonté d’agir sur le développement territorial. L’association La Pive a pour ambition d’être un levier économique, coopératif et citoyen d’implication de la communauté dans une réflexion et une action collective en faveur du développement local.

La pive est un fruit typique de notre région qui pousse sur les sapins et épicéas. Elle contient des graines qui deviennent semences. Elle est formée d’un agencement harmonieux et solidaire d’écailles étroitement imbriquées les unes aux autres. Trois caractéristiques qui correspondent bien aux objectifs de notre monnaie. En outre, c’est un nom court, facile à prononcer ; vous entendrez dans un commerce : ça fait cinq pives !

La législation autorise la création de Monnaies Locales Complémentaires dans un secteur géographique bien délimité pour favoriser le développement économique et la création d’emplois dans les territoires. La loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire leur a donné une base légale. Les MLCC ont fait l’objet d’un rapport remis au Gouvernement en avril 2015 dans le but de les encourager et de les encadrer juridiquement. Le Conseil Économique Social et Environnemental a produit un avis également positif en avril 2015. L’acceptation de la Pive est basée uniquement sur la volonté d’utilisateur·ices et d’entreprises volontaires, tous adhérent·es de l’association La Pive.
Les réseaux nationaux Mouvement Sol et Réseau des MLCC font progresser la place des MLCC dans les textes de lois.
Plus de renseignements sur le site du Mouvement Sol : www.sol-reseau.org/

De nombreux territoires en France et à l’étranger ont déjà créé leurs MLCC. Ces dernières sont parfois nées en situation de crise, à l’initiative de citoyen·nes qui souhaitaient trouver des solutions locales à la paralysie de l’économie générale ou pour redonner sens à la consommation. Au cours des dernières années, de nombreuses monnaies ont été mises en circulation dans le monde utilisant une grande variété de modèles : le Wir en Suisse, le Chiemgauer en Allemagne, la Bristol Pound en Angleterre. En France, une série d’initiatives existe : le Galléco en Ille-et-Vilaine, L’Eusko au Pays Basque, le Stück à Strasbourg, le Sol Violette à Toulouse, la Sonantes à Nantes…

1 pive = 1 €
Le choix de la parité entre la Pive et l’euro se fonde sur trois raisons :
– la simplicité d’utilisation (une somme affichée en euros est identique en pives) ;
– une comptabilité sans conversion (1 pive entre dans la comptabilité comme 1 euro) ;
– la confiance (chaque pive en circulation possède un équivalent en euro sur un compte bancaire qui sert de fonds de garantie).

La Pive prend la forme de billets en 5 coupures : 1 pive ; 2 pives ; 5 pives ; 10 pives ; 20 pives. Elle existe également sous forme numérique grâce à l’App’Pive, application web et mobile disponible ICI, sur App Store ou PlayStore.

Les billets sont munis d’un code-barres permettant de faciliter leur gestion grâce à une base de données qui les organise par coupure et par situation. La complexité de leur composition permet de lutter contre la falsification (papier spécial texturé, micro-impression, encre fluo, effet de transparence, code-barres).

Exemple : Je dois  14,60€

-> je paie 14P au format papier et 0,60€

-> je paie 15P au format papier et je fais don de 0,40€ au/à la commerçant·e

[Attention : on ne peut pas me rendre de la monnaie en € sur des P]

-> je paie 14P au format papier et 1€ : on me rend 0,40€

-> je paie 20P au format papier et 0,60€ : on me rend 6P

-> je  paie 4P au format papier et 10,60€ en carte bleue ou chèque

-> je paie 14,60P avec l’App’Pive, notre application de paiement web et mobile.

Pour obtenir des pives :
– Je me rends dans un comptoir d’échange pour échanger mes euros (pour consulter l’annuaire, cliquer ICI). La transaction peut s’effectuer en espèce ou par chèque.
– Je crédite mon compte en pives numériques avec l’App’Pive

La loi n’autorise l’émission de moyens de paiement complémentaires à l’euro qu’à la condition qu’ils soient utilisés dans un cercle d’usagers clairement identifiés. Aussi, adhérer à l’association est indispensable. En adhérant, vous rejoignez une communauté de personnes qui partagent une ambition commune autour du développement local et vous contribuez au développement de l’initiative.

Le montant annuel de l’adhésion est libre, conscient et solidaire. Cliquez ici pour accéder à un guide qui vous aidera à choisir le montant.

Le système a été pensé pour fonctionner sur toute la Franche-Comté. Toutefois, il démarre dans les seuls bassins de vie où une dynamique porteuse existe via un groupe local. Il est en effet indispensable de disposer d’une masse critique suffisante d’acteur·ices, du côté de l’offre comme de la demande. Les premiers bassins de vie utilisant la Pive sont le Grand Besançon, le Pays du Revermont et le bassin de Lons le Saunier. D’autres groupes locaux ont rejoint le réseau ou sont en réflexion pour le rejoindre quand ils seront suffisamment mobilisés. Dans tous les cas les pives pourront être échangées sur tout le territoire comtois.

Non, seulement chez les professionnel·les (producteur·ices, commerçant·es, entreprises, associations, artisans…) qui adhèrent à La Pive et à sa charte de valeurs. On les reconnaît grâce à un autocollant «Ici nous acceptons la Pive ». Un annuaire les référence également.

Les pives peuvent être échangées contre des euros mais seulement par les professionnel·les / entreprises / prestataires adhérent·es. Cependant l’objectif est de favoriser au maximum la circulation des pives pour maximiser les bénéfices du système de monnaie locale. Le retour des pives à l’euro n’est donc pas souhaité tout en représentant une solution pour un·e professionnel·le qui ne leur aurait pas trouvé d’utilisation locale.

La Pive est adossée à l’euro, ce qui favorise la confiance de l’utilisateur·ice en la monnaie. C’est un choix opéré par la plupart des MLCC en France qui se différencient des systèmes de monnaies alternatives proposées dans les pays sujets à de fortes crises économiques. Cet adossement à l’euro garantit la valeur de la Pive. À chaque fois qu’un·e utilisateur·ice échange un euro contre une pive, cet euro est crédité sur un compte bloqué appelé Fonds de Garantie. Ce fonds est un compte bancaire dédié ouvert par l’association auprès de la banque éthique la Nef. Il est alimenté en temps réel au fur et à mesure du change. Le total en euros sur ce compte est identique au nombre de pives en circulation.

La Pive est une monnaie citoyenne : elle vise la réappropriation de la monnaie par les utilisateur·ices. Les adhérent·es sont regroupé·es par groupes locaux et selon qu’ils sont utilisateur·ices ou producteur·ices de biens ou de services, élu·es de collectivités, banquier·es, … L’organisation de l’association est détaillée ICI.

La banque assure la disponibilité des euros conservés sur le Fonds de Garantie. La Pive envisage de valoriser ces euros en construisant un service de prêt pour les membres du réseau. Cette idée n’est qu’à un stade préliminaire et devra être construit en accord avec la banque partenaire et avec le droit bancaire.

La vitalité de La Pive repose sur l’implication de bénévoles. Vous pouvez parler de La Pive autour de vous, prendre part aux manifestations auxquelles l’association participe, nous aider à identifier de nouveaux·elles prestataires, organiser des réunions, des débats, etc. dans votre quartier, dans votre entreprise, ou dans tout autre collectif dont vous faites partie.
Il vous suffit de nous contacter pour manifester votre intérêt et voir avec les groupes locaux comment vous pouvez participer. Toute personne est la bienvenue !

Vous pensez qu’une entreprise correspond à la charte de La Pive ? Parlez-lui du projet et/ou contactez-nous !
Sur la page je suis un·e professionnel·le, vous trouverez toutes les informations nécessaires pour l’informer au mieux.